1356. Telle serait l’année d’édification de la maison de la Ronade, selon les recherches effectuées par Philippe Garrigue, inlassable historien et ancien copropriétaire, disparu en février 2014. Une datation qui place l’édifice comme étant le plus ancien de la cité, juste après le parvis de l’église Saint-Mathieu (XIIIe siècle).
Un bref rappel historique et familial s’impose à ce stade. Les André de la Gane associent leur nom à celui des La Ronade par mariage, en 1336. Un patronyme qui va perdurer au fil des siècles avant d’être remplacé par celui de Garrigue au XIXe siècle, par voie de femme. Jumeaux, Philippe et Bernadette conservent la demeure ancestrale à laquelle s’est ajoutée, au XVIIIe siècle, l’aile perpendiculaire abritant l’actuel salon des thés. Anecdote, Bernadette a épousé Jean-Pierre Lagane, ramenant à la Ronade un nom qu’elle n’avait plus connu depuis 1336.
Après les disparitions successives et rapprochées des inséparables jumeaux en 2014, Jean-Pierre Lagane reprend le flambeau, plus décidé que jamais à maintenir l’histoire et à poursuivre l’œuvre de son beau-frère qui avait, entre autre, transformé la tour en musée.
« J’ai pris l’initiative de la restauration pour valoriser la Ronade, classée aux Monuments historiques en 1927 puis en 1929 », explique-t-il. Des travaux qui se sont déroulés en même temps que ceux engagés pour la rénovation de la place Tyssandier d’Escous, achevés au printemps dernier. « Il a été procédé au sablage, au jointoiement et à la remise en état des fenêtres et contrevents », précise le propriétaire. Un labeur d’orfèvre, effectué par des artisans spécialisés que les 23 mètres de hauteur de la tour n’ont pas découragés.
Cette étape marque le début de la suivante : l’aménagement d’un espace au rez-de-chaussée, dans la cour, dédié au Parc naturel des Volcans d’Auvergne dont Jean-Pierre Lagane est partie prenante depuis plus de vingt ans.
« Il sera un point d’information, en complément de l’office de tourisme, autour des richesses du Parc : la faune, la flore et les produits labellisés ». Accessible gratuitement au public, il sera ouvert pendant les périodes de vacances scolaires « pour celles de Noël ou, sinon, en février ».
C’est avec bonheur que les Sagraniers ont vu la maison de la Ronade retrouver son cachet d’antan. La cure de jouvence vécue par la tour rehausse, sans nul doute, le charme indiscutable de Salers.