DISPARITION DE MOCKY... 1964, LA GRANDE FROUSSE ... A SALERS

12/08/2019

France 3 Auvergne - 19/20, le 10 août 2019

Mocky et Bourvil dans le Cantal

Jean Pierre Mocky a également marqué l'Auvergne, et plus particulièrement Salers dans le Cantal. Le réalisateur y a posé ses caméras pour le tournage de La Grande Frousse avec un certain Bourvil. "J'avais voulu faire un film fantastique avec André (Bourvil Ndlr) qui joue un personnage anglo-saxon", expliquait à l'époque Mocky. Durant un mois, la petite ville se transforme en grand plateau de cinéma et devient le décor du lieu du crime. 

C'était en 1964, mais aujourd'hui encore aujourd'hui les habitants se souviennent. Comme la pâtissière du village, à l'époque elle était écolière. "Notre maître nous emmenait sur le tournage d'un film, on avait jamais vu ça, c'était une grande première".

Certains villageois ont même participé au film. "Je suis figurant dans une petite scène qui se tournait dans une maison close", raconte Charly Bancarel. 

A sa sortie, le film est un échec commercial, mais à Salers, les anciens du village ne sont pas près de l'oublier. 


La Montagne, 8 août 2019

Disparition de Jean-Pierre Mocky : en 1964, le réalisateur tournait La grande frousse avec Bourvil à Salers (Cantal)

Figure iconoclaste du cinéma français, le réalisateur Jean-Pierre Mocky est décédé à l'âge de 86 ans, ce jeudi 8 août. Il avait tourné l'un de ses films, La grande frousse, sorti en 1964, à Salers, dans le Cantal. 

Le film de Jean-Pierre Mocky, sorti à quelques années d’intervalle sous deux noms différents, La grande frousse (1964) puis La cité de l’indicible peur (1972), a été notamment tourné dans le Cantal. La commune de Salers y tient un rôle majeur.

Le candide inspecteur Triquet (Bourvil), à la poursuite d'un dangereux faussaire, est conduit par son enquête dans une sinistre ville d'Auvergne où tout n'est que mensonge, hypocrisie et dissimulation. Les habitants, terrorisés par une bête mystérieuse, ont tous un comportement étrange alors que les meurtres se multiplient...

« Triquet arrive à Barges. Il trouve une cité sombre, triste, balayée par le vent, la pluie, dont les habitants ont un comportement bizarre, inquiétant. » Dans le dossier de presse qui accompagne la sortie de La grande frousse en 1964, on devine déjà l'ambiance qu'a souhaitée créer Jean-Pierre Mocky. Le résultat à l'écran le confirme. Et jamais Salers n'aura jamais été aussi grise, aussi désolée, présentée sous son plus mauvais jour.

Pendant un mois dans le Cantal

Car c'est bien la cité sagranière qui a été retenue pour incarner Barges. Le policier, joué par Bourvil, la parcourt de long en large pendant une heure. Le réalisateur a suivi les conseils de Raymond Queneau en situant son action « dans le Massif central, dans un pays où il y a des sorciers », plutôt qu'en Écosse, lieu choisi par Jean Ray, l'auteur du livre dont est tiré le film. 

Pendant un mois, le plus inclassable des réalisateurs français, avait investi la cité sagranière pour ce tournage. Aux côtés de Bourvil, Jean-Pierre Mocky avait réuni Jean-Louis Barrault, Francis Blanche, Victor Francen, Jean Poiret...
La population de Salers avait bien sûr été mise à contribution, en particulier pour des scènes de foule.

Une projection à Salers pour les 30 ans du film

Avec le temps, Salers s'est identifiée à la cité de l'indicible peur. D'où l'initiative du comité des fêtes, en 1994. « Pour les trente ans du film, nous avons décidé de faire une projection à la salle des fêtes, précisait Sébastien Servans, l'une des chevilles ouvrières d'alors. Nous avons appelé la production pour avoir des documents liés au tournage. Un soir, Jean-Pierre Mocky en personne a appelé à la maison. Ça m'a fait une drôle d'impression. Je n'avais que 15 ans à l'époque. Il a été très sympa et nous a fait envoyer tout le dossier de presse avec photos, résumé. On a ainsi pu réaliser une affiche pour annoncer la soirée ».

Des scènes à Aurillac, au Lioran, à Murat...

Si le film a été essentiellement tourné à Salers, des scènes ont été réalisées à Aurillac (à la gare), sous le tunnel du Lioran, à Murat, et dans les châteaux de Sedaiges, à Marmanhac et d'Anjony à Tournemire.

Thierry Senzier (avec Emmanuel Tremet)