Alors qu'une remise des prix peut avoir tendance à ronronner... Il suffit que le nonagénaire Charles Bancarel en fasse partie, pour que des petits "oh" admiratifs et des regards empreints d'incrédulité ou d'admiration se mêlent aux applaudissements. C'était le cas, ce dimanche 17 mars à Tulle à l'heure du déjeuner. Charles Bancarel avait prévenu les organisateurs tullistes, il souhaitait boucler son semi-marathon en 2 heures 15. La pluie a quelque peu freiné ses ardeurs question chronomètre, mais pas sa bonne humeur.
Charles Bancarel revenait pour la quatrième fois à Tulle pour disputer son semi-marathon, car selon lui, "le parcours est magnifique et relativement plat quand même ! Aujourd'hui, c'était beaucoup plus difficile que d'habitude, car on a eu beaucoup de pluie au départ, puis de vent et quand ça s'est calmé... j'ai craint de me réchauffer, puis de me refroidir."
Son semi-marathon fétiche, Marvejols-Mende. "Tulle arrive en seconde position, dit-il dans un sourire. En Corrèze, j'ai fait aussi cinq fois les 10 kilomètres d'Argentat." Résidant à Salers, dans le Cantal, l'athlète n'est plus licencié et s'entraîne en solo. Il aime "se lever de bonne heure tous les jours, vers 6 h 30 en général, et de prendre un bon petit déjeuner. Je prépare bien mes affaires avant les courses pour que tout soit impeccable et pour pouvoir bien me couvrir si besoin."
"Je serais curieux de savoir s'il y a d'autres coureurs de mon âge en activité dans d'autres pays"
CHARLES BANCAREL
Ce sportif hors norme se déplace seul sur les compétitions. "Il ne me fait pas peine de conduire, car j'ai mon permis depuis plus de 70 ans. Et puis avant, je faisais le service de car, de transport."
Sur une année, Charles Bacarel parcourt en moyenne 4.000 kilomètres à vélo et 800 en courant. Officiellement, Il n'a jamais trouvé de coureurs plus âgés que lui. Il serait "curieux de savoir s'il y en a (en activité) dans d'autres pays.". En France, il est le doyen du marathon. Il confie d'ailleurs son intérêt pour un de ses aînés connus, Robert Marchand, le cycliste centenaire détenteur de plusieurs records, qu'il souhaiterait rencontrer. Contrairement à lui, le marathonien est toujours soutenu par son médecin, « quand il me remet mon certificat médical au début de chaque saison il me dit : "je suis en admiration devant toi" ». Il est loin d'être le seul.
Photo : Stéphanie Para
Vidéos et texte : Cyprien Rome