Coup de maître de la part des équipes de Philippe Barrière et de La Pastourelle de Salers : Blandine L'Hirondel, chef de file de l'équipe de France de trail, double championne du monde du long (2019 et 2022), et, évidemment, encore sélectionnée pour les Mondiaux à Innsbrück (Autriche) du 6 au 10 juin, a pris un dossard sur le 32 kilomètres de la Pastourelle, ce samedi 20 mai.
Désignée athlète de l'année 2022 par la Fédération française d'athlétisme, la protégée de la team Evadict de Philippe Propage a le profil pour faire peur à tout le monde, filles et garçons, sur le classement général.
Reste à voir quel sera l'état de forme de la traileuse de 32 ans qui sort d'un copieux stage dans le Cantal ponctué par une 5e place à la Zegama-Aizkorri et qui s'aligne surtout pour préparer les championnats du monde qui ont lieu dans quinze jours.
Mathieu Brosseau
Guillaume Lacassagne domine largement le 53 kilomètres de La Pastourelle à Salers
Après avoir partagé la tête avec Florian Madrignac sur le début du trail du Grand cirque (53 km), le Ligérien Guillaume Lacassagne s’est envolé et a remporté la première épreuve de La Pastourelle, vendredi 19 mai à Salers.
Au sommet du parcours du trail du Grand cirque, les crêtes cantaliennes et les marches du puy Mary avaient revêtu leurs nuageux et venteux habits. Ceux qui saisissent les doigts, les cuisses, les orteils. Qui obligent à regarder par deux fois où l’on pose les pieds. Ceux, aussi, qui font paraître le temps long aux spectateurs qui essaient de se réchauffer en attendant les coureurs de La Pastourelle au pas de Peyrol.
Un temps qui a paru d’autant plus long ce vendredi 19 mai, qu’il y avait déjà plus de huit minutes d’écart entre le premier, Guillaume Lacassagne, et le reste de la meute, au moment de franchir le plus haut col routier du Massif central.
Une vingtaine de kilomètres plus loin, à l’arrivée à Salers, c’est avec 13 minutes d’avance que le Ligérien triomphait pour la première fois sur cette course, après avoir déjà fini deuxième (en 2017) et troisième (en 2016). « Je l’avais en tête. L’objectif, c'était de faire podium, de rentrer dans les cinq, mais l’envie de gagner cette course me trottait dans la tête depuis un petit moment », avouait-il, la ligne d’arrivée franchie, étonnamment frais après 53 kilomètres d’effort.
La décision s’est faite très tôt dans la course. Après avoir couru jusqu’au Falgoux avec le local Florian Madrignac, aligné sur le challenge qui combine le 53 km du vendredi et le 32 km du samedi, Guillaume Lacassagne s’est détaché pour ne plus jamais être repris.
« Il s’est arrêté au ravitaillement. Moi, j’ai commencé à monter tranquillement, expliquait Lacassagne. Je pensais qu’il reviendrait sur moi, mais le trou s’est fait naturellement. Après, je suis joueur : une fois que j’ai fait le trou, le but, c'est qu’il ne me voit plus parce que je sais que lorsqu’on est derrière, si on voit le coureur, on peut toujours rentrer. »
Et l’écart s’est creusé, pendant toute l’ascension du puy Mary et toute la descente vers Saint-Paul-de-Salers qui l’a pourtant fait souffrir, d’après ses dires. Il s’imposait finalement après plus de 4 heures et 52 minutes d’effort (10,88 km/h de moyenne).
Hérault en tête du challenge combiné
Derrière, Florian Madrignac lâchait la bride, conscient de devoir gérer son effort « pour ne pas être en fauteuil roulant demain (NDLR, samedi) », sur la deuxième étape du challenge. D’autres coureurs de cette épreuve combinée ont fait le choix de creuser l’écart dès le premier jour comme Éric Hérault, troisième sur la ligne, mais premier du challenge avec 2 minutes et 50 secondes d’avance sur Nicolas Bouchet et 10 minutes et 3 secondes sur Florian Madrignac. La bataille est donc loin d’être finie avant le 32 km qui s’élancera samedi matin.
Longtemps derrière Éric Hérault, Sébastien Godet l’a finalement dépassé entre le puy Mary et le puy Violent pour prendre la deuxième place après avoir passé la course à chasser les coureurs partis pied au plancher. « J’ai vu que, devant, ça partait vite, donc je ne me suis pas affolé et j’ai pris mon rythme, racontait-il à Salers. Je pensais faire mieux que ça au niveau du chrono, mais ça a été un peu dur. Finalement, en gérant à l’expérience, c’est un peu après le puy Mary que j’ai fait la différence. »
Le Girondin, qui découvrait La Pastourelle, a été, comme beaucoup avant lui, surpris par le Cantal :
"Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi technique avec les éboulis".
Il ne sera pas le dernier à l’être.
Sagnes s'impose en attendant L'Hirondel
Chez les femmes, les surprises sont venues avant le départ, au retrait des dossards. En effet, à la dernière minute, Blondine L’Hirondel et Mathilde Sagnes se sont invitées à l’événement. La première, double championne du monde, sera en action sur le 32 km du samedi ; la seconde, championne de France en 2022 sur le 32 km de la Pastourelle, a régalé vendredi sur le 53 km.
En dehors du top 10 au sommet du puy Mary, elle a remonté plusieurs coureurs dans la dernière ascension vers Salers, qu’elle connaissait bien pour couper la ligne d’arrivée huitième, en comptant les coureurs du challenge et cinquième du classement scratch du Grand cirque. Une mise en bouche avant la première victoire d’une femme sur la Pastourelle?? Les hommes auront en tout cas une adversaire de taille sur le 32 kilomètres.
Mathieu Brosseau