La Montagne, ma 24 mai 2022
Les ambitions des Plus beaux villages de France® ont été lancées à Salers (Cantal) et se poursuivent, 40 ans après
Pour les 40 ans des Plus beaux villages de France®, les membres de toute la France ont fait un retour aux sources, à Salers, dans le Cantal, lieu de création de l’association, en 1982.
«Salers, c’est beau mais c’est loin, comme disait Chirac », a plagié Brice Hortefeux, député européen, conseiller spécial de la Région Auvergne-Rhône-Alpes dans son allocution devant les maires détenteurs du label. Une allusion du président de la commission aménagement du territoire à la difficulté de tisser un réseau touristique attractif dans un monde rural avec des distances parfois difficiles à franchir. « On ne fera pas venir 12 M de Franciliens s’il faut 2 à 3 heures de route entre les deux villages ! Il faut tout un chapelet de communes. »
Mais cet ancrage en ruralité pour la faire découvrir au plus grand nombre, c’est justement l’axe fort et l’ambition de l’association des Plus beaux villages de France. Un label, comme le rappelait son président, Alain Di Stefano, « connu par 92 % des Français », qui joue largement son rôle d’attractivité dans ces petites communes de moins de 2.000 habitants (elles sont 164 à adhérer au réseau, aujourd’hui).
L’ambition du début portée par son premier président et fondateur, le Corrézien Charles Ceyrac dont le nom résonnait dans la salle des fêtes de Salers, samedi, pour l’assemblée générale. Mais un développement de l’activité et une valorisation du patrimoine qui a un coût. Comme le rappelait Bruno Faure, président du Département : « Préserver, valoriser le patrimoine et le rendre accessible au plus grand nombre, c’est une équation compliquée et on essaie d’accompagner selon nos possibilités. »
D’où l’idée d’Alain Di Stefano d’appeler les Départements et les Régions à intégrer le réseau pour participer à embellir les villages. Depuis le lancement du label, en 1982, qui avait aussi l’ambition d’alerter les pouvoirs publics sur les difficultés des petites communes à entretenir, seules, un patrimoine national, une Région a été précurseur (et peu d’autres ont suivi depuis) : l’ancienne Auvergne.
"ll n’y a pas de guerre des labels
mais un objectif commun
pour valoriser et faire connaître nos villages"
ALAIN DI STEFANO (Président de l'association des Plus beaux villages de France)
Un dispositif d’aides pour les villages remarquables, pour les labellisés et ceux qui veulent le devenir, élargi aux particuliers depuis la naissance de la Région AuRA. Et une convention signée aussi avec les Petites Cités de caractère®.
Trois jours à Salers. Les membres du réseau se sont retrouvés à Salers, berceau du rénovateur de la race salers mais aussi des Plus beaux villages de France, du 20 au 22 mai, pour fêter les 40 ans du label. Au menu : des visites, des ateliers thématiques sur la remise en état du bâti privé et la mise en tourisme en compatibilité avec la vie des habitants.
« Une boîte à outils très riche d’enseignement, a commenté Alain Di Stefano. Pour la suite, il nous faudra conforter notre notoriété, essayer d’avoir encore plus de villages labellisés, car certains territoires ne sont pas encore dans notre réseau et intégrer dans notre réseau, les Départements et les Régions comme partenaires de la mise en valeur des villages. »
La prise de conscience générale des maires qu’il faut embellir leurs villages a bien eu lieu. Et celui de Salers, hôte des adhérents pour ces 40 ans des Plus beaux villages de France, l’a eue et ses prédécesseurs avant lui. « Salers a eu deux fois le plafond des aides de la Région (des subventions de 10.000 à 200.000 €) », lui lançait Brice Hortefeux.
« Et ce n’est pas fini, confiait en aparté Jean-Louis Faure, maire de Salers. On a refait la place pour garder le cachet de notre village et la prochaine rénovation sera la rue du Beffroi. » Des subventions cumulées à d’autres qui participent à l’accueil touristique quasi record de Salers, chaque été. Et avec la nouvelle donne des installations d’urbains en ruralité depuis le Covid et l’accès au télétravail, le succès n’est pas prêt de s’arrêter.
Les prévisions des nouveaux entrants
Cette année 2022, la commission qualité des Plus beaux villages de France va plancher sur les candidatures de plusieurs communes en France, dont Beaulieu-sur-Dordogne, en Corrèze, Bergheim et Neuf-Brisach dans le Haut-Rhin, Le Castellet et Cotignac dans le Var, Lavoûte-Chilhac en Haute-Loire, Martel et Rocamadour dans le Lot et Sainte-Eulalie-de-Cernon dans l'Aveyron.
Magali Roche
Le Réveil cantalien, ve 27 mai 2022